Pour compenser leurs émissions pendant leur période de transition, les compagnies aériennes achètent des “crédits CO2” à des entreprises qui seront chargées d’en capter dans l’air pour le stocker sous terre. Airbus prévoit d’en acquérir quelque 400.000 tonnes sur quatre ans, et de partager avec d’autres groupes.
Tout repose sur la nouvelle technologie dite de captage direct avant stockage du carbone dans l’air (DACCS – Direct Air Carbon Capture and Storage). Avec des installations munies d’énormes ventilateurs électriques, des entreprises parviennent à capturer du CO2 directement depuis l’air ambiant, pour le stocker sous terre. En théorie, le gaz est ensuite réutilisé pour fabriquer des carburants synthétiques, par exemple.
C’est le cas de la société 1PointFive, qui doit mettre en service un tel site dans le bassin permien du Texas, à près de 2.000 mètres de profondeur, entre 2024 et 2025. C’est avec cette firme qu’Airbus a conclu un partenariat pour 400.000 tonnes de crédits CO2 sur quatre ans. Le géant européen a aussi passé un marché avec easyJet, prévoyant que la compagnie britannique utilisera une partie de ces crédits entre 2026 et 2029. Six autres groupes aériens (Air Canada, Air France-KLM, IAG, Latam, Lufthansa et Virgin Atlantic) avaient déjà signé une lettre d’intention en ce sens avec Airbus.
Selon la responsable du développement durable d’easyJet, le captage de CO2 permettra de contribuer à la compensation des “émissions résiduelles au cours de la période de transition jusqu’en 2050”. Une période que les compagnies aériennes sont censées mettre au profit de la modernisation de leur flotte, pour le bien de l’environnement. Selon les estimations, les innovations technologiques et l’introduction graduelle de carburants d’aviation durables (SAF) devraient réduire de 80% les émissions de CO2 par rapport au kérosène sur l’ensemble de leur cycle d’utilisation.
Malgré tout, on a quand même l’impression que la poussière est glissée sous le tapis.