Début décembre, face au président du Conseil européen Charles Michel, Xi Jiping a justifié l’ assouplissement des restrictions, en soulignant que le « variant Omicron est moins mortel, ce qui ouvre la voie à plus de souplesse dans les restrictions ». Mercredi 7 décembre, les barrières zéro Covid en Chine ont été levées. Pour la première fois depuis trois ans, les habitants pouvaient circuler normalement. Si l’abandon du zéro Covid a été accueilli favorablement par institutions financières internationales, elle fait pourtant craindre le pire au plan sanitaire. L’atténuation des mesures sanitaires a généré une propagation rapide du virus à Pékin et d’autres grandes villes chinoises. De nombreuses personnes ont partagé leurs résultats de tests positifs et certains bureaux ont déclaré que 90% de leurs employés sont malades. Un sondage informel en ligne a aussi révélé que plus de 58% des Pékinois ont été diagnostiqués positifs au Covid-19. Dans d’autres grandes villes comme Shanghai, il semble que le pic a déjà été atteint. Les tests à domicile sont en rupture et il est difficile d’accéder aux tests officiels. Plusieurs Chinois présentent des toux et de la fièvre, sans savoir la cause de leurs maux.
Une augmentation des cas d’infections dissimulée
Les médias chinois n’ont pas beaucoup parlé de cette recrudescence de l’épidémie. Lors du journal télévisé du soir, un clip indique que « tout est sous contrôle » a été diffusé. Les données officielles ne reflètent pas la réalité.
En effet, elles indiquent que les nouveaux cas de contamination continuer à baisser. Cela dit, le gouvernement a déclaré que les cas asymptomatiques ne seront pas déclarés, vu que les tests de masse ont été supprimés.
Les autorités ont aussi déclaré qu’aucun nouveau décès dû au Covid-19 n’a été enregistré depuis l’assouplissement des restrictions. Il faut dire que pour l’instant, le système de santé n’est pas encore sous tension.
Le gouvernement n’a pas de plan
Les experts gouvernementaux en matière de santé sont bien conscients de la propagation rapide du virus. Pourtant, ils ont tendance à minimiser les risques. Pékin a décidé de maintenir l’atténuation des mesures sanitaires. Notons aussi qu’aucun moyen de suivi n’a été adopté. A priori, la Chine compte dissimuler le nombre exact des victimes, surtout lorsque le taux de décès augmente.
Le gouvernement semble ne pas vouloir assumer son échec. Désormais, les autorités ont adopté un nouveau langage du genre « Soyez la première personne responsable de votre propre santé ». De plus, revenir aux restrictions sévères est impossible vu la rapidité à laquelle le virus se répand dans le pays.
Pour rappel, selon une étude publiée dans la revue Nature Médecine, l’abandon de la politique du zéro Covid pourrait causer 1.5 million de décès. La population chinoise est vieillissante et les infrastructures sanitaires sont sous-financées et mal équipées. Selon l’étude, en cas d’abandon de la stratégie zéro Covid, lorsque la pandémie atteindra son pic, la demande dans les unités de soins intensifs serait 15 fois supérieure aux capacités existantes. Voilà ce qui expliquerait cette éventuelle hausse du taux de mortalité.
