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En France, le monde universitaire et le monde professionnel sont déconnectés

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Les diplômes, sacro-saints sésames qui font la passerelle entre le monde universitaire et le monde professionnel, sont-ils en passe de devenir obsolètes ? L’expérience professionnelle compte aussi, mais suffit-elle ? Pendant que les plus grandes universités françaises se tirent la bourre pour monter dans les classements internationaux, sélectionnant tant bien que mal leurs étudiants, elles se déconnectent peu à peu du vrai monde et envoient des têtes pas si bien faites dans le monde cruel et tout aussi bête du travail.

Amphithéâtres bondés, étudiants laissés sur le carreau après des mois d’attente, formations inadaptées : et si la frénésie de l’accès au diplôme universitaire n’avait plus vraiment de sens ? Aujourd’hui encore, on calcule souvent le mérite d’un jeune en fonction de son niveau d’étude et de la compétitivité d’entrée des universités par lesquelles il est passé. Si bien que The Conversation témoigne d’une “emprise scolaire” délétère. Selon les auteurs de l’article, Marie Duru-Bellat et François Dubet, tous deux sociologues, “un consensus semble s’être installé sur le fait que l’éducation scolaire serait la meilleure manière d’instruire et d’éduquer un enfant, de former des travailleurs qualifiés et des citoyens actifs.”

Résultat, il y a des jeunes qui sortent la tête haute de leur parcours universitaire, pour la baisser en entamant leur parcours professionnel, douchés par la déconnexion entre les deux. Et il y en a d’autres qui travaillent rapidement, plutôt bien, mais qui se retrouvent face à de nombreuses portes fermées faute de diplômes.

La course aux diplômes, la France s’en est largement emparée, obtenant aujourd’hui un taux de diplômés du supérieur qui atteint plus de 50%. Soit un résultat plus élevé que la moyenne de l’OCDE. Pourtant, le ministère de l’Education admet que dès la fin du primaire, il existe une baisse des acquis des élèves les plus faibles en calcul, ainsi que des inégalités qui ne cessent de s’accroître entre les élèves.

Par ailleurs, la corrélation entre le nombre de diplômes et les compétences “rentables” que cela présuppose reste prégnante. Comme l’affirment les sociologues spécialisés dans la méritocratie au sein du système éducatif, “la correspondance entre formation et emploi n’existe que pour une minorité de travailleurs” dans notre pays. Et d’ajouter qu’il “n’est ni juste ni efficace qu’une seule institution, l’école, ait le monopole de la définition du mérite”.

D’autant que les jeunes diplômés déchantent lorsqu’ils découvrent qu’assimiler la durée de leurs études à l’accès à un emploi bien payé peut être une impasse. Comme le soulignent les auteurs, “la valeur éducative et culturelle des études compte moins que leur valeur sélective”. Qu’importe la tête bien faîte que vous avez au sortir de vos études, pourvu qu’il y ait eu la difficulté d’y rentrer en premier lieu. Un phénomène de sélection critiqué qui mènerait les futurs étudiants à préférer choisir leurs études selon une échelle de rentabilité que de préférence. De surcroît, les études deviendraient de plus en plus stressantes pour les étudiants en raison des pressions d’accès exercées.

La compétition s’intensifie dans les milieux universitaires et chacun veut sa part d’élitisme. Alors, le phénomène de rareté se crée, notamment avec des places en université qui ne suivent pas la cadence des demandes véritables des futurs étudiants. Selon l’Union nationale des étudiants de France (Unef), “les proclamations médiatiques de créations de places sont mensongères”. À cet effet, l’étude portée sur 61 universités françaises fait plutôt état de “22 500 places [qui] ont été perdues en première année de licence entre 2018 et 2021, alors que le ministère se vantait d’en créer 9 500 en 2020 et 2021.”

Dans leur tour d’ivoire, les universités françaises sont encore déconnectées du monde extérieur. Il existe bien des formations professionnelles, mais celles-ci souffrent d’un manque de légitimité et parviennent difficilement à tirer leur épingle du jeu. Selon les effectifs universitaires recensés en 2021-2022 par le ministère de l’Enseignement supérieur, “si en disciplines générales, les inscriptions sont en hausse, notamment en sciences, celles en IUT diminuent de près de 5 %.”

Pourtant, la reconnaissance grandissante de l’importance de la pratique s’établit. Les diplômes professionnalisants permettent de donner un nouveau souffle aux formations universitaires françaises. Un nouvel angle de connaissance s’y développe, notamment avec l’expression orale. Celle-ci permet une meilleure confiance en soi ainsi que la gestion de ses émotions, et représente assurément une plus-value dans le milieu professionnel, quel qu’il soit. Les étudiants qui se seraient vus refuser des grandes universités pour finalement se retrouver dans les formations professionnalisantes, pourraient donc se rendre compte que les compétences acquises sont tout aussi intéressantes, sinon plus encore. 

Malgré ça, ils devront surmonter un autre obstacle. En plus des compétences professionnelles, les étudiants doivent toujours sortir avec un important niveau d’étude, justifiant notamment certains niveaux de rémunération. Pas assez universitaires, ou pas assez professionnels, il semble toujours y avoir un problème. Le cercle infernal s’intensifie, alimenté d’un côté par des universités élitistes et peu professionnalisantes, de l’autre par des entreprises qui veulent le beurre et l’argent du beurre.

Dans un contexte croissant de compétition internationale entre les différentes universités, celles du territoire français doivent persévérer sur l’équilibre entre la qualité académique proposée et la réalité des exigences du marché du travail. Repenser l’accès aux formations et garantir la préparation effective de celles-ci aux défis professionnels des étudiants est un défi central. En retour, les entreprises doivent juguler leurs exigences sur les fiches de postes. Des exigences qui sont de l’ordre de la maîtrise des outils numériques, en plus de compétences relationnelles et de capacité de gestion de projets. Devenues incontournables, elles créent une pression supplémentaire sur les jeunes, qui doivent désormais cumuler diplômes et expériences pour se démarquer.





Source

RESIST CAEN
Author: RESIST CAEN

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