L’université de Qinhua, abrite les cerveaux les plus brillants de Chine. Les étudiants, qui sont des amateurs de foot et qui sont passionnés d’histoire, décident de reprendre à leur compte un mouvement né au temps de l’Union soviétique, la feuille blanche. Pourquoi blanche ? parce que les gens n’ont pas du tout de liberté d’expression. On ne peut rien dire ou revendiquer publiquement sans se faire arrêter par la police. Alors, les étudiants sortent dans la rue et brandissent une feuille blanche. Et la foule comprend aussitôt et brandit son portable pour filmer cela et le diffuser.
Grâce aux réseaux sociaux, ce début de révolution de la feuille blanche se transmet dans toute la Chine. Et les foyers de révolte se propagent partout. Certains journaux étrangers en font état. Brandir une feuille blanche, c’est à la fois indiquer son impuissance et créer une impuissance au niveau de l’autorité, car qui peut arrêter des gens avec des feuilles blanches sans paraître totalement dictatorial ?
Bien sûr, il y a des tentatives d’encerclement, d’arrestation, mais la foule prend courage et maintenant interpelle les policiers, leur rappelant leur salaire de misère, et on voit peu à peu des policiers être un peu moins agressifs. C’est un mouvement pacifique mais qui a une grande portée, tout le monde peut s’y reconnaître.
Si une équipe de football, au Qatar, brandissait une feuille blanche avant un match, ce serait une reconnaissance énorme pour le réveil du peuple chinois… On peut toujours rêver que ces milliardaires qui courent après un ballon, aient pour une fois dans leur vie un réflexe humanitaire. Et en France, rien ne nous empêche de nous en inspirer.
Aline pour Le Média en 4-4-2.
