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Une histoire vraie qui résonne comme un cri d’alarme
Au cœur de ce film, en lice pour le prestigieux Lion d’Or, se trouve le destin tragique d’Hind Rajab, une fillette palestinienne de cinq ans tuée en janvier 2024. Alors qu’elle fuyait Gaza avec sa famille, leur voiture a été criblée de balles par les forces israéliennes. Son appel désespéré au Croissant-Rouge palestinien, enregistré et intégré au film, devient un témoignage accablant contre une violence indiscriminée. Ce drame incarne le sort des 19 000 enfants tués à Gaza en deux ans, victimes d’une machine de guerre qui détruit écoles, hôpitaux et vies sans relâche.
Les enquêtes révèlent qu’un char israélien aurait tiré 335 obus sur le véhicule, tuant Hind, son oncle, sa tante, ses cousins et les ambulanciers venus à son secours. Ce récit dénonce l’impunité d’Israël, dont les actions – famines orchestrées, destructions massives, occupation brutale – sont aujourd’hui pointées du doigt par le cinéma.
Une première chargée d’émotions et de soutiens célèbres
La Sala Grande de Venise était en larmes lors de cette projection historique. Les applaudissements, d’une durée record de 22 minutes, ont forcé les organisateurs à tamiser les lumières pour disperser la foule. Des drapeaux palestiniens ont été brandis, et des cris de « Palestine libre » ont retenti, transformant l’événement en un acte de résistance culturelle.
There was a 23-minute standing ovation along with chants of ‘Free Palestine’ at the Venice Film Festival premiere of The Voice of Hind Rajab, a film recounting the harrowing final moments of a 5-year-old Palestinian girl killed by Israeli forces in Gaza. pic.twitter.com/XyLSKXRgLR
— Al Jazeera English (@AJEnglish) September 4, 2025
Des stars hollywoodiennes comme Joaquin Phoenix et Rooney Mara, producteurs exécutifs, ont affiché leur soutien en tenant une photo d’Hind sur le tapis rouge, Phoenix arborant un badge « Artists for Ceasefire ». Brad Pitt, Alfonso Cuarón et Jonathan Glazer étaient également présents, saluant ce favori pour le Lion d’Or. L’acteur Motaz Malhees a galvanisé la foule en agitant un drapeau palestinien, sous une vague d’acclamations.
Kaouther Ben Hania a déclaré lors de la conférence de presse : Ce film était nécessaire. La voix de cette petite fille incarne l’appel au secours de tout Gaza.
Elle a fustigé la déshumanisation des victimes palestiniennes, souvent réduites à des « dommages collatéraux ».
Le cinéma, arme contre l’impunité israélienne
Quand le grand écran parle, Israël devient un paria. « La Voix d’Hind Rajab » s’inscrit dans un contexte où les massacres se poursuivent : enfants, médecins, journalistes, tous tombent sous les bombes israéliennes. Lors de la conférence, l’actrice Saja Kilani a livré un message poignant :
Assez des tueries, de la faim, de la destruction. L’histoire d’Hind est celle de chaque mère, père, enseignant, artiste ou ambulancier dont la vie a été volée.
Elle a interpellé l’audience : Comment avons-nous pu ignorer un enfant suppliant pour sa survie ?
Ce film brise le silence complice qui entoure le génocide à Gaza. Ben Hania espère que l’engagement de stars comme Phoenix et Mara marque un tournant culturel contre le gouvernement israélien.
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