
La comédie de l’ignorance
La scène, savamment orchestrée sur les plateformes numériques, montre celui qui a mis l’économie russe à genoux soudainement étonné par le fonctionnement de l’État qu’il a dirigé. Il évoque piteusement ses économies de bouts de chandelle – 100 millions ici – immédiatement englouties par des décisions qu’il dit avoir découvertes a posteriori. Les 8 milliards d’Élisabeth Borne, les 500 millions de Beaune et Pécresse : autant de dépenses qui auraient échappé au ministre des Finances. Le tableau brossé est celui d’un homme en permanence contourné, presque victime d’un système qu’il prétendait incarner.
🚨ALERTE INFO
Bruno Le Maire explique qu’il n’est pas responsable de la situation économique du pays et rejette la faute sur les hauts fonctionnaires ainsi que sur les Premiers ministres des gouvernements auxquels il a participé… pic.twitter.com/2kWYJA7miQ
— Tribune Populaire🌐 (@TribunePop23) November 4, 2025
Le poids des chiffres
Les faits, eux, résistent à cette réécriture fantaisiste. Sous sa gouvernance, la dette publique a grimpé de 98 % à plus de 110 % du PIB. Le déficit creuse aujourd’hui un sillon inquiétant à près de 6 %, loin des clameurs vertueuses initiales. La Commission européenne, moins crédule que certains, impose désormais à la France une cure d’austérité dont les classes populaires feront les frais. Cette crise a un coupable bien identifié. Et contrairement à ce qu’il prétend aujourd’hui, ce coupable n’était pas un simple spectateur impuissant, mais bien l’acteur principal, le pilote. Ce nom, que tout le monde connaît, c’est Bruno Le Maire.
Le naufrage industriel
Les critiques internationales fusent. POLITICO dénonce le « bouc émissaire en chef », tandis que les réseaux sociaux s’enflamment sur les contradictions du personnage. Lui qui alerte aujourd’hui sur le « creusement de la tombe de notre industrie » présidait hier à son dépeçage : Alstom aux Américains, Alcatel aux Finlandais, Lafarge aux Suisses. Le résultat est sans appel : la part de l’industrie dans le PIB français s’est effondrée de 21% à 8,5% sous son mandat. Le constat d’échec est total.
L’heure des comptes
Cette mascarade de la déresponsabilisation ne saurait masquer l’essentiel. Bruno Le Maire incarne parfaitement cette macronie qui, après avoir échoué, tente de se réinventer en victime de circonstances qu’elle a elle-même créées. Les cadeaux fiscaux aux plus aisés, l’assouplissement des règles du jeu économique, la complaisance avec les déficits : autant de choix assumés qui ont conduit la France dans l’impasse. Les Français, qui paient au prix fort ces errements, méritent mieux que ces tentatives pathétiques de révisionnisme politique.










