La naissance du conflit
Le conflit entre l’Occident et la Russie remonte à plus de mille ans, et prend racine dans l’histoire et la géopolitique. Le Grand Schisme d’Orient en 1054 a marqué le début de cette rivalité, séparant l’Église orthodoxe de l’Église de Rome et affaiblissant le pouvoir des papes et des souverains affiliés à l’Église romaine.
Au fil des siècles, d’autres acteurs sont venus s’ajouter au jeu, notamment l’expansionnisme germanique vers l’Est, incarné par Hitler avec l’Opération Barbarossa en 1941. L’impérialisme britannique a également joué un rôle majeur, cherchant à encercler l’Empire tsariste.
L’Occident et l’URSS : Une alliance contre nature
Pendant la Guerre froide, une alliance contre nature s’est formée entre l’Occident et l’Union soviétique. Les conservateurs et les traditionalistes chrétiens ont soutenu l’OTAN comme rempart contre la Russie communiste. Cependant, cette alliance a eu des conséquences imprévues, telles que la déchristianisation de l’Europe et d’autres transformations sociétales.
Le rôle des réseaux Gladio, des groupes paramilitaires de l’OTAN, a également été essentiel dans la consolidation de cette alliance improbable. Ces réseaux ont associé des individus et des organisations d’extrême droite et d’extrême gauche, créant ainsi un front commun antirusse.
Le défi contemporain
Aujourd’hui, le conflit entre l’Occident et la Russie a évolué, avec de nouveaux acteurs tels que les États-Unis et Israël. L’Occident s’identifie au bloc capitaliste libéral, tandis que la Russie est vue comme le pilier du bloc eurasiatique. La Russie continue de poser des limites à l’expansionnisme occidental, en rappelant notamment les échecs de Napoléon et d’Hitler dans leurs tentatives d’invasion. La Russie est perçue comme une castration symbolique de l’Occident, rappelant la nécessité de respecter des limites.
Dans le contexte géopolitique actuel, où les relations entre la Russie et l’Occident sont tendues, il est essentiel de comprendre les ramifications et les idéologies qui sous-tendent certains groupes nationalistes ukrainiens, en particulier le Régiment Azov. Ce groupe paramilitaire, qui a émergé pendant le conflit dans l’est de l’Ukraine en 2014, suscite des inquiétudes en raison de ses liens avec des mouvements suprémacistes et de son projet expansionniste.
Le Régiment Azov tire son nom d’une mer légendaire de la Grèce antique et utilise un symbole du « soleil noir » néopaïen. Cependant, derrière cette façade mystique se cache une idéologie dangereuse qui prône un suprématisme racial et un expansionnisme territorial. Le groupe affiche ouvertement son objectif de créer une « nouvelle Reconquista » en récupérant des territoires qu’il considère comme appartenant à l’Ukraine, mais qui sont actuellement sous contrôle russe.
Les liens du Régiment Azov avec des idéologies néonazies et nationalistes radicales ne sont pas à négliger. Ses membres professent « le culte de la force » et considèrent que la force est le seul moyen de parvenir à leurs fins. Ils voient les Russes comme des ennemis, les qualifiant même de « hybrides mongols », et appellent à la désintégration de la Russie en favorisant le séparatisme régional.
L’idée de partage de la Russie, formulée par des intellectuels ukrainiens comme Youriï Lipa en 1941, refait surface dans les débats contemporains. Certains groupes, soutenus par des acteurs de l’état profond anglo-américain et peut-être même par George Soros, cherchent à affaiblir la Russie en encourageant les revendications nationales et régionales au sein de la Fédération de Russie. Ces initiatives ont conduit à la création d’un forum appelé « Forum des Peuples Libres de la Post-Russie », qui se réunit régulièrement pour discuter de l’éclatement territorial de la Russie. Les réunions ont eu lieu dans diverses villes européennes, américaines et japonaises, et sont financées par des acteurs externes.
Il est crucial de surveiller de près ces développements, car ils pourraient avoir des implications significatives sur la stabilité de la région et les relations internationales. L’Occident doit être conscient des idéologies suprémacistes et expansionnistes qui animent certains groupes ukrainiens et veiller à ne pas les soutenir tacitement.
La Russie et l’Ukraine partagent une histoire complexe et des relations tendues, mais la solution aux conflits régionaux ne réside pas dans l’encouragement de mouvements radicaux. Au lieu de cela, une approche diplomatique et la recherche de solutions pacifiques sont essentielles pour favoriser la stabilité et la coopération dans la région. Il est impératif que l’Occident s’engage dans un dialogue constructif avec toutes les parties concernées pour résoudre les différends régionaux et promouvoir la paix. Ignorer ou soutenir des groupes extrémistes ne fera que compliquer davantage la situation déjà fragile en Europe de l’Est.
Le Média en 4-4-2
par Yoann
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