En moins d’un mois, la Chine a effectué neuf lancements spatiaux, une cadence vertigineuse qui n’a rien d’un simple excès de zèle. Depuis le territoire chinois, Pékin tente de sauver à temps son immense constellation de satellites, sous peine de voir s’envoler des droits spatiaux stratégiques.
L’alerte a été donnée par plusieurs médias, dont Courrier International, qui rapporte cette ruée vers l’orbite basse entre août et septembre 2025. Le projet en cause s’appelle Zhongguo Xingwang, ou Guowang, une constellation de près de 13 000 satellites destinée à offrir une connectivité globale depuis l’espace. Or, selon les règles de l’UIT (Union internationale des télécommunications), la Chine doit avoir mis en service 10 % de cette flotte d’ici à 2029. Cela représente 1 300 satellites à lancer en quatre ans. À défaut, elle risque de perdre les fréquences spatiales allouées.
L’objectif est d’éviter l’accaparement des spectres et des orbites par des puissances qui ne les utilisent pas vraiment. Avec cette deadline en ligne de mire, Pékin s’emploie à multiplier les tirs, quitte à saturer ses rampes de lancement.
Mais comme le rapporte Futura Sciences, malgré sa flotte de fusées publiques et privées, la Chine peine encore à soutenir un tel tempo. L’enjeu est tel que le développement de lanceurs réutilisables devient désormais une priorité nationale. Seule une augmentation drastique du nombre de satellites par vol ou une rationalisation logistique permettra de suivre la cadence. Dans le cas contraire, l’Empire du Milieu pourrait perdre son ticket pour l’Internet spatial, au profit d’acteurs comme Starlink (SpaceX) ou OneWeb. Un scénario que la Chine veut à tout prix éviter, quitte à transformer l’urgence réglementaire en démonstration de force technologique.










