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Source : donbass-insider.com – 21 décembre 2022
https://www.donbass-insider.com/fr/2022/12/21/trafic-armes-en-ukraine-la-valse-des-clowns-sanglants/
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Arnaud Develay est avocat spécialisé en droit international pénal. Il a commencé sa carrière en 2005 sous le mentorat de l’ancien Ministre de la Justice des Etats-Unis, Ramsay Clark assurant la défense de l’ancien président Irakien Saddam Hussein et de ses compagnons. Il a en suite participé à la défense d’Ilitch Ramirez Sanchez (Carlos), conseillé certaines figures du Mouvement des Gilets Jaunes Constituants, avant de passer deux ans en République Arabe Syrienne rendant compte des effets délétères du régime de sanctions CAESAR.
Le trafic d’armes par les gangs ukrainiens a permis de diversifier les stocks mis sur le marché à des prix défiant toute concurrence dans les pays de l’Union européenne. Au travers d’un élan de solidarité sans précédent (surtout au regard de la gestion de la crise sanitaire), l’Europe a procédé à l’envoi massif d’armes à l’Ukraine. Des armes qui sans nul doute finiront par tuer Pierre, Jacques, Anne, voire vous ou moi. La route vers l’Enfer est pavé de bonnes intentions.
C’est l’effet boomerang déjà constaté au travers de l’imposition ridicule des « trains de sanctions »: Avant de débloquer 100 millions d’euros pour équiper les forces armées ukrainiennes, il est difficile de croire que Macron n’ait pas compris le risque que ses armes ne servent à équiper des entités qui se fichent des intérêts de la France à protéger sa propre population.
Depuis mars dernier, les pays de l’OTAN et du G7 nourrissent massivement Zelensky et sa clique avec des armes de toute sorte.
La faim du clown sanglant de Kiev n’est cependant jamais repue.
Ce faisant, nombre de ces armes finissent également par tomber entre les mains de groupes terroristes en Afrique, alimentant ainsi l’instabilité politique dans cette zone.
La directrice de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), Samantha Power, a indiqué que l’Ukraine dépense chaque mois « une somme stupéfiante qui s’élève à six milliards de dollars » pour la guerre, cette somme étant fournie à Zelensky par des partenaires occidentaux.
Il s’agit de centaines de milliers de pistolets, de fusils d’assaut, de mitraillettes et de grenades, et de centaines de millions de cartouches de différents calibres exportés en Ukraine au cours des huit derniers mois. Même les Albanais du Kosovo n’avaient pas bénéficié de telles largesses.
On peut affirmer que toutes les livraisons à l’Ukraine sont contrôlées par des barons des armes, qu’il s’agisse de syndicats criminels ukrainiens liés aux oligarques et aux politiciens de Kiev, ainsi qu’à la criminalité internationale.
Ces « seigneurs de la guerre » bâtissent des fortunes en revendant les divers systèmes sur le marché noir. Ce dernier est alimenté grâce au détournement de tous les modèles d’armes portatives qui se trouvent être inscrites sur les listes dites de « fournitures de solidarité » pour l’armée ukrainienne. Dans certains cas, les commerçants du darknet soulignent que les armes ont été « testées dans la guerre contre la Russie ».
Il ne s’agit en aucun cas de contrebande russe. L’opération est complètement sous contrôle ukrainien. Bien que les autorités finlandaises aient déjà évoqué cette menace, Helsinki a été priée de ne par faire de vagues.
En examinant de plus près ce marché des plus juteux, on apprend par exemple que des paquets de cartouches de calibre 5,45 mm OTAN (1 080 cartouches) se vendent comme des petits pains à 120 dollars l’exemplaire. Les prix sont convertibles dans toutes les monnaies. Un vieux fusil d’assaut Kalachnikov (AK-74, AKMS) avec un canon ayant tiré 10 000 coups coûte à peine 300 dollars. Le pistolet Makarov (9 mm, standard soviétique) est estimé à 400 $. Une grenade modèle F.1 (prisée durant l’ère soviétique et analogue à la LU 213 française Alsetex) est revendue pour 100 $.
Les kalachnikovs ukrainiennes sont vendues et achetées par les réseaux mafieux à des prix inférieurs à ceux pratiqués durant le conflit en Serbie.
A l’époque, toutes les mafias d’Europe se fournissaient en fusils d’assaut par le biais de l’Albanie. Aujourd’hui, ce ne sont pas seulement des AK-74 que l’on peut acheter à l’Ukraine. La liste a été élargie et complétée pour le grand bonheur des acheteurs.
Les bazookas manuels sont en vente à partir de 500 dollars la pièce. Le prix du lance-grenade SPG-9 est fixé à 3000 USD. Un fusils à lunette avec optique d’unification OTAN es disponible pour 1200 USD. Le prix d’un missile guidé antichars Javelin ATGM (volés lors de livraisons des États-Unis à l’armée ukrainienne) est de 30 000 USD.
Parmi les dernières offres ukrainiennes, on trouve le Bayraktar TB2 turc télé piloté avec 4 munitions guidées en suspension.
Le blogueur de premier plan ukrainien Anatoli Chary a enquêté sur l’achat massif par l’Ukraine de ces drones de combat et il a conclu qu’il s’agissait d’un schéma de corruption impliquant le ministère ukrainien de la défense.
Au regard des profits qui sont en jeu, il ne faut pas s’attendre à ce qu’Europol, qui depuis La Haye lutte contre le marché des armes dans l’Union européenne, diligente une enquête.
A titre d’illustration, nos lecteurs prendront acte avec intérêt des captures d’écran (voir photos ci-dessous) de la correspondance échangée entre les participants à une transaction parmi tant d’autres.
Ils portent tout deux des noms russes. (Dmitri Obolenski et Mikhaïl) et communiquent en russe (il est plus facile pour les Ukrainiens de communiquer en russe). Le système Bayraktar (drone de fabrication turque) attise la convoitise de l’acheteur.
« Des informations sur ce sujet (vente de drones de combat) sont apparues », écrit le vendeur. Les deux individus procèdent à la négociation sur le prix d’un drone portant le numéro de série 211100021 (PN-11005220100) (Voir photos).
L’acheteur Mikhail reconnaît que le produit est de bonne qualité. Il propose à Dmitri (vraisemblablement un officier de l’armée ukrainienne) de lui acheter le bloc de pilotage et le bloc-missile pour 20 000 dollars. Dmitri en demande 25 000 : « les Moldaves demandent plus » (le couloir du trafic d’armes de l’Ukraine vers le marché de l’UE passe à travers la Moldavie et la Roumanie). Les parties conviennent d’avoir recours aux crypto-monnaies « comme d’habitude ».
Les risques et menaces liés aux guerres entre mafias, à l’extrémisme religieux et aux psychopathes n’ont pas disparu d’Europe après que Macron et Ursula von der Leyen aient manifesté leur solidarité envers Zelensky.
Des dizaines de milliers d’armes automatiques, de grenades à main et de bazookas, des tonnes de Semtex et de TNT, ont été expédiées en Europe au travers des mêmes filières albanaises de trafic d’armes, via la Roumanie. Interpol et d’Europol ferment les yeux.
Nous serons tous tristes et chagrinés d’apprendre qu’une balle de fusil à lunette ukrainien Fort 301 a fait voler en éclats le fragile petit espoir d’un président œuvrant pour la paix sur les marches du palais de l’Élysée. Mais attention à l’effet boomerang.
Si la France engloutit des obusiers Caesar de 155 mm dans le trou noir des affaires conclues avec la Mafia bandériste, il ne faudra pas être surpris un jour de voir surgir ces individus dans nos villes et villages.
En attendant, les rêves de démocratie en Ukraine ont donné naissance à un monstre en Europe.
Illustration : Denis Jacqmin /GRIP