L’équipe de HELP n’a pas publié le rapport de l’analyse détaillée réalisée par Reid. En effet, les membres du Sénat n’ont utilisé que des documents accessibles au public. Selon le porte-parole de HELP, une autre enquête est en cours et ce qui a été publié dans ce rapport provisoire.
Vanity Fair et ProPublica ont aussi mené à leur tour leur propre enquête. Ils ont alors téléchargé plus de 500 documents sur le site du laboratoire de Wuhan, incluant notamment les dépêches de la branche du parti depuis 2017 jusqu’à aujourd’hui. Ils ont également fait appel à des spécialistes en communication du PCC afin de bien évaluer l’interprétation de Toy Reid.
Vanity Fair et ProPublica ont découvert dans les documents que le laboratoire avait bien signalé l’existence d’une urgence en matière de sécurité au mois de novembre 2019. Les dépêches ont aussi révélé que des hauts fonctionnaires, membres du gouvernement chinois, avaient déjà pris des mesures urgentes afin de résoudre ces problèmes de sécurité. En revanche, le responsable et le laboratoire concerné n’ont pas été précisés.
L’enquête a également évoqué la rapidité à laquelle le virologue militaire Zhou Yusen a réussi à développer les vaccins contre le Covid-19. Vanity Fair et ProPublica en ont parlé à des experts. Ces derniers ont estimé que le virologue avait peut-être eu accès à la séquence génomique du coronavirus, ce qui expliquerait la rapidité à laquelle il a réussi à concevoir un vaccin.
Pour rappel, en juin 2021, la journaliste d’investigation de Vanity Fair, Katherine Eban, a publié un article, qui défendait la théorie de la fuite du virus en laboratoire, théorie déjà défendue par Nicholas Wade, ancien journaliste scientifique du New York Times. Selon l’article d’Eban, les États-Unis couvraient cette fuite parce qu’ils avaient précédemment payé pour cette recherche.
Par ailleurs, le rapport établi a aussi remis en question l’hypothèse de certains scientifiques concernant l’origine zoonotique naturelle du virus. En effet, ces derniers pensaient que le coronavirus avait été transmis à l’homme par les animaux sauvages vendus sur le marché de Wuhan, comme le rapport de l’OMS publié en mars 2021, largement critiqué parce que les autorités chinoises ont été fortement impliquées dans sa rédaction.
Une nouvelle étude publiée le mois dernier dans la revue Science, plaide également en faveur d’une propagation naturelle du virus. Des preuves évaluées par des pairs montrent que le virus serait passé des chauves-souris à d’autres animaux sauvages, puis aux personnes qui vendent ces animaux, ce qui aurait provoqué une épidémie sur un marché de fruits de mer à Wuhan.
Pour M. Reid, la communauté internationale doit continuer à exiger des réponses, en déclarant que « sans la coopération du gouvernement chinois, nous ne pouvons pas savoir exactement ce qui s’est passé ou non au WIV, ni quel ensemble précis de circonstances a déclenché le SRAS-CoV-2 ».
