Par Nicolas Bonnal
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J’ai déjà cité Jouvenel et traité sa notion de la démocratie totalitaire. Mais en relisant son livre
inépuisable Du Pouvoir j’y trouve, vers la page 510, cette notion étonnante de droit bestial. On a vu
que le droit permet tout et justifie tout en démocratie totalitaire, comme les élections. Vous aurez la
guerre et la tyrannie, avec la bénédiction du clergé et du prolétariat électoral. Le virus puis le vaccin
puis la guerre – tout sera bon en démocratie pour justifier n’importe quelle horreur. Il me semble
que le jeune avocat Gentillet a compris le problème.
Jouvenel sur notre volubilité législatrice :
« Que tout doive toujours pouvoir être « remis en question, c’est probablement l’erreur capitale de
notre époque. Aucune société, a dit Comte, ne peut subsister sans le respect unanime accordé à
certaines notions fondamentales soustraites à la discussion. Et la vraie liberté ne peut consister que
dans une soumission rationnelle à la seule prépondérance convenablement constatée des lois
fondamentales de la nature, à l’abri de tout arbitraire commandement. »
Et de citer le toujours méconnu (et ici surprenant) Auguste Comte :
« La politique métaphysique a vainement tenté de consacrer ainsi son empire en décorant de ce nom
de lois les décisions quelconques, si souvent irrationnelles et désordonnées, des assemblées
souveraines, quelle que soit leur composition. Décisions d’ailleurs conçues, par une fiction
fondamentale qui ne peut changer leur nature, comme une fidèle manifestation de la volonté
populaire. »
Jouvenel complète cet élan sympathique de Comte :
« Comment ne pas voir qu’un délire législatif développé pendant deux ou trois générations,
habituant l’opinion à considérer les règles et les notions fondamentales comme indéfiniment
modifiables, crée la situation la plus avantageuse au despote! »
Puis il voit que la loi devient un monstre intellectuel ; avec le Grand Reset et l’interdiction de bouffer,
de circuler ou de se loger, et l’obligation de se vacciner avec des produits suspects, nous sommes au
cœur de ce problème (rappelons que Jouvenel écrit à la fin de la deuxième guerre mondiale – comme
Hayek) :
« Le Droit mouvant est le jouet et l’instrument des passions. Qu’une vague porte au Pouvoir le
despote, il peut déformer de la façon la plus fantastique ce qui déjà n’avait plus de forme certaine.
Puisqu’il n’y a plus de vérités immuables, il peut imposer les siennes, monstres intellectuels comme
ces êtres de cauchemar qui empruntent à tel être naturel sa tête, à tel autre ses membres.
Établissant une sorte de « circuit alimentaire» il peut nourrir les citoyens d’idées que ceux-ci lui
restituent sous forme de «volonté générale ». Cette volonté générale est l’engrais sur lequel poussent des lois de plus en plus divorcées non seulement de l’intelligence divine mais de
l’intelligence humaine. Le Droit a perdu son âme, il est devenu bestial. »
Bestial ou robotique ?
Sources :
Bertrand de Jouvenel et la démocratie totalitaire- Nicolas Bonnal – Strategika
Www.liberaux.org_-ebook–Bertrand_de_Jouvenel-_Du_Pouvoir.pdf (catallaxia.org)