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Covid: une étude explore les expériences de médecins et de chercheurs qui ont été la cible d’une répression ou d’une censure

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L’apparition du virus du Sars-CoV-2 fin 2019 et la rapidité de sa diffusion à l’échelle mondiale ont fait naître non seulement des points de vue scientifiques divergents notamment dans le soin des patients touchés par la maladie, mais également des controverses sur la mise en place des mesures sanitaires et sociales exceptionnelles comme les masques, les confinements et la distanciation sociale. Rapidement, un narratif officiel s’est installé et les scientifiques ou médecins qui contestaient la position hégémonique ont été priés de se taire au risque d’être censuré ou de perdre leur emploi. 

Le 1ᵉʳ novembre 2022, quatre chercheurs israéliens et un chercheur australien ont fait paraître un article publié par les éditions scientifiques Springer dans lequel ils examinent et analysent la menace qui a pesé et qui continue de s’exercer sur les médecins, scientifiques et penseurs (sociologues, philosophes, juristes) qui se sont risqués à porter un discours contrariant le narratif officiel des autorités sanitaires gouvernementales et intergouvernementales. 

Dès le début de l’émergence du Covid-19, il a été largement fait usage de la censure, mais également de tactiques d’intimidations qui ont porté atteinte à la réputation et à la carrière de médecins et chercheurs « dissidents », quel que soit leur statut académique ou médical et peu importe leur stature. En effet, les auteurs de l’étude citent notamment Didier Raoult, professeur de médecine, infectiologue, microbiologiste (IHU-MI, Marseille), Michael Levitt (prix Nobel de chimie), John Ioannnidis, professeur d’épidémiologie (Stanford), Peter Doshi (Rédacteur au British Medical Journal, professeur sur les services de santé pharmaceutiques à l’université du Maryland) ou encore Laurent Mucchielli (sociologue, directeur de recherche au CNRS),

L’objectif de cette étude a été de rendre compte des expériences et des réponses des médecins et chercheurs qui ont été la cible d’une répression et d’une censure inédites suite à des publications ou des déclarations sur le Covid qui remettaient en cause le point de vue dominant, et ce, afin d’éclairer le public des effets délétères de l’absence du débat contradictoire pour la médecine, la science et la santé publique.

À la fin de l’article, nous avons fait le choix de traduire et de reproduire dans leur intégralité les témoignages de médecins et chercheurs ainsi que l’analyse des techniques d’intimidations publiée par les auteurs, et ce, afin que le lecteur puisse avoir une idée du niveau de répression, de censure et d’opprobre qu’ils ont dû endurer. 

La censure des médecins et scientifiques hétérodoxes

Cette étude écrite par Yaffa Shir-RazEty ElishaBrian MartinNatti Ronel et Josh Guetzkow, explore le phénomène de la censure scientifique qui peut être définie comme l’exclusion des points de vue des médecins et des chercheurs qui ont porté un débat contradictoire au narratif officiel. Si la censure n’est pas apparue avec l’épidémie de Covid-19, celle-ci a pris une ampleur inédite depuis l’émergence de ce virus. 

Cette publication explore les tactiques utilisées pour réduire ces chercheurs et médecins « dissidents » au silence ainsi que les “contre-tactiques” qu’ils ont utilisé pour résister à ces tentatives de confiscation du débat.

Décrire la position hétérodoxe implique qu’il y a une position orthodoxe qui fait référence à la position dominante soutenue par les grandes agences de santé gouvernementales et intergouvernementales.

Mitchell B Liester, médecin psychiatre, a établi une liste dans laquelle il compare ce qu’il appelle les points de vue dominants et les points de vue dissidents concernant le Covid-19, ce qui comprend l’origine du Sars-CoV-2 (zoonotique ou laboratoire), le masque (qui empêche ou non la propagation du virus), le traitement précoce avec des médicaments tels que l’hydroxychloroquine et l’ivermectine (inefficace et dangereux ou efficace et sûr), les vaccins contre le Covid-19 (sûr et efficace versus non sûr et dangereux), et les mandats et passeports de vaccination contre le Covid-19 (nécessaire et éthique versus nuisible et non éthique).

S’il est vrai qu’aucune de ces positions dominantes n’a été universellement adoptée par tous les gouvernements du monde au même degré ou dans les moindres détails, il n’en reste pas moins qu’une position majoritaire sur toutes ces questions peut être identifiée pays par pays. Par ailleurs, ces positions hégémoniques ont pu évoluer au fil des temps.

Si l’on prend l’exemple de l’origine du virus, au début de l’année 2020, la discussion sur les origines du virus du Sars-CoV-2 et son possible échappement d’un laboratoire était interdite sur certains sites de médias sociaux, comme Twitter et Facebook. Depuis, elle a évolué et récemment, la théorie de la fuite en laboratoire a gagné en légitimité, notamment à la suite d’articles parus dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (Harrison et Sachs 2022), Frontiers in Virology (Ambati 2022) et Vanity Fair (Eban 2022) ainsi que depuis une déclaration du directeur général de l’OMS, Tedros Ghebreyesus, qui a commenté un rapport intermédiaire du Groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes, en déclarant que toutes les hypothèses doivent être prises en compte et en critiquant le rapport pour son évaluation inadéquate de l’hypothèse de la fuite en laboratoire (OMS 2022).

Le rôle joué les entreprises de technologie dans la censure

Depuis le début de l’année 2020, les scientifiques et médecins, censurés pour avoir tenu un discours hétérodoxe sur le Covid, déposent des plaintes. Leur nombre n’a fait que grandir à partir du déploiement de la vaccination contre le Covid-19 en population générale. Si les plaintes concernant la censure des données scientifiques existaient avant l’épidémie de Sars-CoV-2, ce qui a changé à l’ère du Covid a été le rôle prépondérant des entreprises de technologie de l’information telles que Facebook et Google, comme le met en évidence l’étude de Brian Martin.

Des comptes de scientifiques de renommée internationale ont été suspendus sur LinkedIn (compte LinkedIn suspendu de Robert Malone en 2021) ou sur Twitter. Par ailleurs, le site de recherche et de réseautage ResaerchGate a supprimé l’article : Masks don’t work : A review of science relevant to Covid-19 social policy du professeur de physique Denis Rancourt lorsque ce dernier s’est positionné contre le masque estimant qu’il n’existe pas de preuve scientifique attestant de son utilité.

Et, ce ne sont que quelques-uns parmi les très nombreux exemples de censure de comptes ou d’articles liés au Covid-19. Au-delà de l’ampleur du phénomène de suppression des informations émanant des chercheurs et des penseurs hétérodoxes, l’autre caractéristique de cette crise du Covid-19 tient à la qualité des personnes qui ont été frappées par cette censure : des scientifiques ou des médecins de premier plan, reconnus pour leur travail et qui exercent dans des universités ou des hôpitaux extrêmement prestigieux. La plupart d’entre eux ont à leurs actifs de nombreuses publications reconnues par les pairs, largement citées ainsi que de nombreux livres publiés. Certains d’entre eux sont rédacteurs de revues scientifiques ou médicales et d’autres à la tête de centres médicaux ou de cliniques.

Une censure encouragée par les gouvernements

Cette censure a été orchestrée avec l’encouragement des gouvernements qui ont coopéré avec les entreprises de technologie comme Facebook, Twitter et Google. Ainsi, aux États-Unis, le chirurgien Vivek Murphy a demandé aux entreprises de technologie de signaler au gouvernement fédéral les « fausses informations sur la santé » et d’intensifier leurs efforts pour les supprimer. Cette information a été exposée au grand public lorsque des échanges par courriel faisant état de la coopération entre les gouvernements et les réseaux sociaux pour organiser la censure de certains médecins et scientifiques ont été révélés au grand jour dans le cadre de procédures judiciaires.

En décembre 2021, un courriel datant de l’automne 2020 a été publié via une demande de la loi sur la liberté d’information (FOIA). Cet échange entre Francis Collins alors directeur des National Institutes of Health (NIH) et Antony Fauci, directeur du NIAID révélait la volonté de discréditer La déclaration de Great Barrington et de dénigrer les auteurs de cette déclaration, à savoir Martin Kulldorff, Sunetra Gupta et Jay Bhattacharya, trois professeurs d’épidémiologie de grande renommée.

En ce qui concerne les intérêts personnels des décideurs, un groupe de surveillance du gouvernement américain a exigé des données clés sur les antécédents financiers et professionnels du Dr Anthony Fauci, affirmant que « pendant la pandémie, le Dr Fauci a largement profité de son emploi fédéral, de ses royalties, de ses avantages de voyage et de ses gains d’investissement », mais son salaire n’a pas été rendu public pendant ces deux années. De même, les actions et obligations qu’il a achetées et vendues en 2020 ou 2021 ainsi que les royalties qu’il aurait pu recevoir ne sont pas connus alors qu’il influençait les politiques sur le Covid.

La publication mentionne également que Didier Raoult et Yanis Roussel (2020) ont trouvé des conflits d’intérêts similaires parmi les médecins français qui ont pris publiquement position contre l’utilisation de l’hydroxychloroquine.

Lire aussi : Plus de 50 employés de l’administration Biden impliqués dans une vaste opération de censure des réseaux sociaux

Les auteurs de cette publication, qui, à l’exception du chercheur australien Brian Martin exercent tous en Israël, font également état du bannissement par le ministère de la Santé israélien (IMOH) des médecins et des chercheurs dont l’opinion venait contredire le narratif officiel. Ils citent, en exemple, le Conseil public israélien d’urgence pour la crise du Covid-19 dont les membres n’ont cessé d’être attaqués par l’IMOH et les médias.

Publications d’entretiens faisant état de l’exclusion, la censure, 

Avec l’aimable autorisation des éditions Springer, nous avons choisi de reproduire les témoignages des médecins et des chercheurs recueillis par les auteurs de la publication dans leur intégralité ainsi que l’analyse des tactiques rapportées par les participants.

Les auteurs mentionnent que l’étude est basée sur des entretiens approfondis utilisant un guide d’entretien semi-structuré. Les questions portaient sur la position des personnes interrogées à l’égard du Covid-19, considérée comme controversée, les événements qu’ils ont vécus en raison de leur position, les implications de ces événements sur leur vie professionnelle et personnelle, et leurs réponses à ces événements.

Exclusion

Les personnes interrogées ont raconté comment, à un stade très précoce de l’épidémie, alors qu’elles commençaient tout juste à exprimer des critiques ou des positions différentes sur le sujet, ont été surprises de découvrir que les grands médias, qui émettaient le souhait de les interviewer, ont cessé de le faire et d’accepter leurs articles d’opinion :

« Ni X ni Y [deux journaux centraux dans le pays de la personne interrogée] n’ont voulu publier mes articles. Sans véritable explication. Ils ont simplement cessé d’accepter les articles. C’était assez flagrant, ils ont cessé d’accepter des articles exprimant une opinion différente de celle du ministère de la Santé (MOH). Le nombre de journalistes à qui l’on peut vraiment parler, qui sont prêts à écouter une autre opinion, à publier, a été fortement réduit, et la plupart des journalistes de santé d’aujourd’hui privilégient le positionnement du MOH ».

Dénigrement

Les personnes interrogées ont indiqué que l’exclusion n’était que la première étape : peu de temps après, elles ont commencé à faire l’objet de diffamations de la part des médias, et à être dénigrées en tant qu'”anti-vax“, “négateurs du Covid“, “diffuseurs de dis/mésinformation” et/ou “théoriciens du complot” :

« Après la publication de ce rapport…, j’étais à la une du Sunday Times… on disait… X [le nom du répondant], professeur à A [l’institution dans laquelle travaille ce répondant] est co-auteur du rapport anti-vax… on me disait que j’étais anti-vaccin. J’ai été vilipendé…. on m’a traité de charlatan…, d’anti-vax et de négationniste du Covid, de théoricien du complot ».

Recruter des “tierces parties” pour aider au discrédit

Selon les personnes que nous avons interrogées, l’une des principales tactiques utilisées par les médias pour les discréditer consistait à faire appel à des “sources tierces” apparemment indépendantes, comme d’autres médecins, pour les décrédibiliser, par exemple, en écrivant des articles diffamatoires :

« J’ai été choqué par ce qui est sorti le lendemain dans le Wall Street Journal… nous étions donc trois des médecins les plus expérimentés avec des centaines et des centaines de publications et une crédibilité scientifique à notre actif et… un grand média a permis à un jeune médecin de publier un article diffamatoire alors qu’il n’avait aucun statut académique ou antécédent ».

Une autre source, une “tierce partie” utilisée par les médias, selon les personnes interrogées, était les organisations de « vérification des faits », une pratique qui vise ostensiblement à vérifier les informations publiées pour promouvoir la véracité des reportages. Cependant, certaines personnes interrogées ont allégué que les groupes de vérifications des faits étaient recrutés et gérés par des entreprises ou d’autres parties prenantes afin de les discréditer et d’essayer de discréditer les informations qu’elles avaient présenté :

« ...les vérificateurs de faits sont une source de désinformation, donc bien qu’ils puissent examiner quelque chose et dire, Dr. X a dit quelque chose, mais… ils font une contre-réclamation. Les contres affirmations ne sont jamais citées dans les données… elles remontent toutes aux fabricants de vaccins ou aux parties qui ont pris parti pour les vaccins.
Vous avez les vérificateurs de faits… Ils ont essayé de discréditer S, mais aussi, parce que j’étais co-auteur, ils s’en sont pris à moi…, et toutes ces sortes de choses et… le discrédit par association…
»

Comme on l’a vu dans le second exemple ci-dessus, certains participants ont dit que ces groupes de « vérification des faits » étaient utilisés pour discréditer et diffamer, non seulement le chercheur ou le médecin qui présentait une opinion ou une information contraire, mais également d’autres personnes qui leur étaient associées.

Certaines personnes interrogées ont déclaré que les médias les ont persécutés au point de salir leur nom sur leur lieu de travail, ce qui a entraîné leur licenciement ou encore la démission forcée :

« J‘ai perdu mon emploi…, je travaillais depuis 20 ans à X [nom de l’institution]… Et donc, les médias ont commencé à venir à X… là, il y a eu un effort concerté pour… ruiner ma réputation, même si, c’est incroyable, ils avaient le taux de mortalité le plus bas du monde, et le médecin qui leur a rapporté ça, est vilipendé et calomnié. Donc, je suis parti de mon propre chef… Ma réputation a été calomniée. Je veux faire savoir le niveau de traitement enduré auquel je ne m’attendais pas et l’abus que j’ai subi. »

Censure en ligne

Certaines personnes interrogées ont déclaré avoir été censurés sur les réseaux de médias sociaux (par exemple, Facebook, Twitter, TikTok, YouTube, Google, LinkedIn), et ont dit que certains de leurs messages, tweets, vidéos ou même comptes avaient été supprimés par les réseaux.

« Mes vidéos YouTube ont été retirées. Facebook m’a mis en prison, “Facebook Jail”. Et, je me suis rendu compte que j’étais retiré de la plateforme partout.

J’ai toujours eu des vidéos, juste mon matériel d’enseignement que je mettais sur YouTube…, mais j’ai aussi commencé à mettre du matériel autour de “ça”, juste pour parler de certaines recherches… en regardant les données sur l’efficacité des vaccins… YouTube a commencé à les retirer. Et donc maintenant …, je ne peux pas poster, je ne peux même pas mentionner les vaccins, parce qu’en quelques secondes, dès que j’essaie de télécharger la vidéo, YouTube dit que cette vidéo va à l’encontre de nos directives… .

J’ai été licencié de TikTok… D’un seul coup, j’ai été banni de façon permanente parce que j’ai vraisemblablement commis une violation contre la communauté.

J’en suis à mon sixième compte twitter… le dernier a été fermé soi-disant pour un tweet sur le laboratoire de X [le nom du laboratoire].  J’ai hérissé trop de personnes. »

Comme on peut le voir dans les exemples ci-dessus, les personnes interrogées ont indiqué que le retrait de leurs documents des réseaux sociaux s’accompagnait d’un avis affirmant qu’ils avaient violé les “règles de la communauté“. Ils ont insisté sur le fait qu’il s’agissait de documents universitaires, étayés scientifiquement :

«  J’ai appris qu’une vidéo universitaire sur YouTube que j’avais réalisée au sujet de l’article publié dans la revue XXX… avait été retirée par YouTube, et j’ai reçu un avis indiquant qu’elle avait enfreint les conditions de la communauté de YouTube… sans jamais avoir reçu de conditions d’utilisation de YouTube qui expliqueraient quels types de conditions s’appliqueraient à une vidéo scientifique de quatre diapositives PowerPoint…»

L’un des participants a fait état d’une censure jusque dans Google Docs, ce qui signifie que même les communications privées sont censurées :

«  Google Docs a commencé à restreindre et à censurer ma capacité à partager des documents… Ce n’est pas comme Twitter qui me jette. C’est une organisation qui me dit que je ne peux pas envoyer une communication privée à un collègue, à un ami ou à un membre de ma famille..»

Censure et répression par le corps médical et universitaire

Certaines des personnes interrogées ont déclaré avoir été victimes de diffamation de la part de leur propre institution, avec l’intention apparente de nuire à leur réputation et à leur carrière. Par exemple : 

« ...dans [mon pays], nous avons environ 55 000 médecins. Mon nom est apparu sur le site officiel du ministère de la Santé, qui écrit que je suis la seule personne, un seul médecin qui… distribue de la désinformation…

Il y a eu un effort concerté pour… ruiner ma réputation même si, c’est incroyable, ils [l’hôpital où je travaille] avaient le taux de mortalité le plus bas du monde. »

Certains participants ont également déclaré avoir reçu un message clair de la part de l’institution où ils travaillaient, selon lequel ils n’étaient pas autorisés à s’identifier à l’institution lorsqu’ils donnaient une interview ou un témoignage ou qu’ils exprimaient leurs opinions – dans certains cas, il s’agissait d’une condition de renouvellement de leur contrat.

« J’ai donné à X mon témoignage, et il est en quelque sorte devenu viral. Et l’hôpital n’était pas content parce que mon affiliation était apparue… Ils m’ont proposé un nouveau contrat. Ils ont dit : “nous avons de nouvelles conditions pour vous”, parce que mon ancien contrat n’était pas restreint. Le nouveau contrat comportait sept ou huit restrictions de mes droits au premier amendement… en gros, je ne pouvais pas parler à la presse, je ne pouvais pas parler en public, sauf si je disais, ce sont mes opinions et non celles de mon employeur. C’était une conversation relativement courte. J’ai dit que cela n’arriverait jamais, que je ne signerais jamais cette chose, et nous nous sommes dits au revoir. »

Dans certains cas, les personnes interrogées ont rapporté que suite à une position ou une critique qu’elles ont exprimée, elles ont été renvoyées de leur institution, ou ont été informées que leur contrat ne serait pas renouvelé.

« On m’a dit que mon contrat [à la clinique médicale] n’allait pas être renouvelé… Il y a toute une série de listes de contrôle pour que le contrat ne soit pas renouvelé, il doit y avoir une procédure régulière, et le premier signal d’alarme est qu’il n’y a pas eu de procédure régulière. J’ai demandé spécifiquement s’il y avait eu un vote du conseil d’administration…, et la réponse a été “non”, et j’ai demandé… “pourquoi cette action a été prise”, et leur réponse a été “aucune raison”… [Plus tard] j’ai reçu une lettre de l’Université [X] disant que j’ai été déchu de ma chaire, sans procédure régulière, sans qu’un conseil de la faculté ait été organisé, rien….. Ensuite, j’ai reçu une lettre de l’Université [Y], encore une fois sans procédure régulière, sans conseil de la faculté, sans explication. »

De même, les personnes interrogées ont déclaré avoir été sommairement renvoyées ou disqualifiées de postes prestigieux, comme la participation à des comités scientifiques ou de santé de premier plan, ou la rédaction de revues médicales, sans procédure régulière ni transparence :

« ... la directrice générale du ministère de [X] m’a approchée… et m’a dit que le ministre avait conclu un accord avec le ministère de la Santé, qu’il mettait un représentant au comité du” panier” [de médicaments sur ordonnance]…, et elle a dit que tous les doigts étaient pointés vers moi…. Puis, après une semaine, elle m’a téléphoné et m’a dit : “Écoutez, votre nom a déjà été transmis au “comité du panier” de médicaments à la demande du ministre, et il a été disqualifié sans équivoque parce que vous vous opposez aux vaccinations [Covid] chez les enfants”… J’ai été choqué… Jusqu’alors, les réponses que je recevais venaient d’en bas. Voici une réponse du haut de l’échelle.

… il y a eu toute une série de mesures prises, encore une fois sans procédure régulière et sans explication… J’ai reçu un avis de [l’association médicale] m’informant que j’étais démis d’un poste au sein d’un comité… J’ai reçu une lettre d’une revue… dont j’étais le rédacteur en chef, qui m’a retiré la rédaction, encore une fois sans procédure régulière, sans appels téléphoniques, sans explication traçable… J’ai reçu une lettre des National Institutes of Health me privant d’un poste au sein d’un comité de longue date, j’ai fait partie du comité pendant plusieurs décennies et on m’en a exclu, encore une fois sans appel téléphonique, sans procédure régulière, sans explication. »

Dans un cas, le répondant avait appris que l’autorité de son pays correspondant aux Centers for Disease Control (CDC) était intervenu et avait demandé à l’université d'”examiner” son “cas” :

« …le président de mon université m’a invité à parler du “coronavirus”. Lors de cette réunion, j’ai été informé… que [l’autorité sanitaire équivalente au CDC dans le pays des personnes interrogées] avait écrit une lettre au président, lui demandant d’examiner mon cas parce que, selon la lettre ministérielle, je rendais publiques des choses méthodologiquement discutables. Selon le président, l’université n’avait jamais reçu de demandes similaires auparavant… »

Certaines des personnes interrogées ont déclaré que l’établissement de santé n’avait pas seulement sali leur réputation et pris de graves mesures à leur encontre, mais qu’il avait également coopéré avec les médias et veillé à diffuser l’information sur les mesures prises par leur intermédiaire :

« Vous savez, le communiqué de presse est sorti, je suis un médecin éminent aux États-Unis, donc, en fait, je crois que le système de santé a rédigé un communiqué de presse qui est sorti, disant qu’ils me poursuivaient, et donc le sujet est venu [pendant l’interview de presse], “donc vous êtes poursuivi, et… quelle est votre réaction ?”»

Enquêtes officielles

Certains médecins ont fait état d’enquêtes officielles lancées à leur encontre, telles que des enquêtes ou des menaces de retrait de leur licence médicale :

 «…ma licence a fait l’objet d’une enquête… À ce moment-là, j’avais l’impression que la commission médicale était utilisée comme une arme… Ma licence a fini par faire l’objet d’une enquête… à trois reprises, à chaque fois… sans aucune sanction ou réprimande ou quoi que ce soit… Mais cela montre simplement qu’il est très facile de se faire censurer ou interdire.

Suite à un post que j’ai écrit sur les événements indésirables… j’ai reçu une lettre du comité de X [nom du comité]. Ils m’ont prétendument demandé les coordonnées de ces patients (les patients dont l’interviewé a signalé les effets indésirables dans son billet), mais s’il s’agissait d’un véritable souhait de leur part, ce n’est pas ce comité, qui s’occupe en fait de Y [la définition des activités du comité], qui m’aurait demandé les coordonnées, mais un véritable fonctionnaire du ministère de la Santé. Je leur ai répondu par l’intermédiaire de A [mon avocat], une réponse plus juridique et moins médicale. Il s’agit essentiellement d’un comité sans pouvoirs. Je ne pense même pas avoir le droit de leur transmettre les noms des patients. Il peut être donné à une partie pertinente, un médecin de district… Je serai heureux de leur parler.»

L’une des personnes interrogées rapporte qu’un procès d’un million de dollars a été intenté contre lui :

« Et puis ma femme m’appelle et me dit que le système de santé nous poursuit et demande plus d’un million de dollars, alors j’ai juste rassemblé des équipes d’avocats et je les ai envoyées au tribunal… Et … l’accusation est que je viole les termes de mon accord de séparation, précisément parce que le système de santé est “entraîné” dans mes présentations médiatiques, et je n’ai jamais fait aucune déclaration [de ce genre]»

Une autre personne a fait état d’une perquisition policière effectuée dans sa clinique privée, à son domicile :

« Le [conseil médical] s’est présenté à l’improviste un jour sans mandat pour fouiller ma maison, qui était répertoriée dans leurs dossiers comme étant mon bureau, afin de procéder à une inspection du bureau médical, ce qui ne nécessite pas de mandat [dans mon pays]. Je leur ai dit que c’était mon bureau, que je n’y voyais pas de patients et qu’ils n’avaient pas à y entrer.”

Rétractation d’articles scientifiques

Certains chercheurs et médecins ont raconté comment leurs recherches avaient été rétractées par la revue après leur publication :

« Et puis, cinq jours avant la réunion pédiatrique de la FDA sur la vaccination, [la maison d’édition] retire l’article de la National Library of Medicine et dit qu’elle le rétracte. Et pour explication, ils nous disent quelques jours plus tard, qu’ils pensent qu’ils n’ont pas demandé l’article pour commencer. Et je peux vous dire, en tant qu’éditeur, que l’article a été accueilli favorablement, et qu’il est passé par le processus standard d’examen par les pairs. La seule façon dont ils peuvent légalement retirer un article de la National Library of Medicine est s’il est scientifiquement invalide, et ce n’était pas le cas.

Alors, je l’ai soumis à X [nom de la revue] … et bien, ça a été un refus de réception … En fait, au moins pour moi les arguments étaient un peu, disons, de mon point de vue, il n’y avait pas d’arguments solides … Je ne sais pas pourquoi il a été rejeté, et puis je l’ai soumis à plusieurs autres canaux … et puis j’ai arrêté d’essayer de le publier dans la littérature scientifique. Il a été publié en pré-print .»

Un autre thème qui est ressorti à plusieurs reprises au cours des entretiens est que les recherches critiques à l’égard des politiques et de l’orthodoxie du narratif sur le Covid-19 ont été traitées d’une manière que les personnes interrogées à ce sujet ont déclaré n’avoir jamais rencontré auparavant dans leur carrière. Ainsi, des articles ont été rejetés par des revues (souvent à plusieurs reprises) sans examen par les pairs, le processus d’examen et de publication d’une revue a pris plusieurs mois en plus de ce qui est habituel pour la revue, et des articles ont même été rejetés par des serveurs de pré-impression tels que MedRXiv :

« Au début de la pandémie, nous avions beaucoup de publications acceptées. Cela ne remettait pas du tout en cause le récit orthodoxe… et puis nous avons fait cette analyse sur [X] et quand cela est arrivé, oh mon Dieu, ils ont pété les plombs, nous avons été attaqués. Ce travail n’a jamais été publié. C’est là que la censure – nous avions déjà eu quelques problèmes parce que nous publiions d’autres travaux sur les données de nouveaux cas, et ils étaient automatiquement rejetés par toutes les revues médicales ou autres. Et, c’est à ce moment-là que nos travaux ont commencé à être rejetés d’arXiv et de medRxiv… le seul endroit où nous pouvions faire publier ces travaux, c’était sur ResearchGate. »

Il y a même eu un cas où un participant a déclaré qu’il se sentait tellement menacé par l’établissement médical qu’il s’abstenait de mettre son nom sur les articles qu’il avait coécrit avec d’autres chercheurs, et que ceux dont les noms apparaissent sur les articles essayaient de se cacher ou de rester sous le radar jusqu’à ce que l’article soit publié :

« Nous avons un article qui est prêt à être publié dans [une revue importante], et le groupe qui l’a publié se cache depuis un an… Maintenant, je ne peux pas être sur l’article, vous savez »

Contre-réaction : Se défendre

Les personnes interrogées ont indiqué que leur première réaction aux attaques et à la censure a été le choc et la surprise, car pour la première fois de leur vie, elles se sont senties exclues de la communauté scientifique/médicale, attaquées par les médias et parfois par leurs employeurs, et/ou dénigrées comme des “théoriciens du complot” qui mettent en danger la santé publique. Pourtant, en dépit de la censure, des attaques personnelles et de la diffamation, des licenciements, de l’atteinte à la réputation et du prix économique, toutes les personnes interrogées ont néanmoins déclaré que rien de tout cela ne les dissuadait et qu’elles avaient décidé de se défendre en utilisant diverses contre-tactiques.

Premières réactions : choc et surprise

La plupart des personnes interrogées décrivent leur première réaction à la persécution et à la censure qu’ils ont subies comme un choc. Certains disent s’être sentis menacés et, pour la première fois, exclus de la communauté scientifique/médicale :

« J’étais sans voix. Cela ne m’arrive pas à moi. Je n’imaginais pas. Toutes ces attaques étaient terriblement menaçantes pour moi… Il m’a fallu un mois pour réaliser que cela se produisait dans le pays dans lequel nous vivons… J’étais en état de choc… J’ai été surprise… Je pense que mon rythme cardiaque était de 200 par minute.

En tant que personne qui a fait partie intégrante du système [de santé] et qui connaît personnellement les titulaires de la fonction – le fossé que je ressens est très profond. »

Les personnes interrogées ont déclaré qu’elles avaient le sentiment que les menaces, les licenciements et les attaques dont elles faisaient l’objet étaient en réalité une tentative de les faire taire, simplement parce que leurs opinions ne correspondaient pas à celles dictées par les autorités :

« …tout a été fait au départ pour supprimer ma voix, parce que j’étais le seul à crier.»

Certaines personnes interrogées ont dit qu’elles avaient l’impression que la censure et les attaques sans précédent qu’elles avaient subies étaient particulièrement vicieuses parce que ceux qui les faisaient savaient qu’ils étaient appréciés et influents :

« …ils essayaient en fait de me faire taire dans les médias… il semble à première vue que ce procès était essentiellement une tentative de me censurer… Je suis un collaborateur fréquent de Fox News, je viens de témoigner au Sénat américain…, mes conseils sont appréciés dans le monde entier, et je pense que c’était une petite tentative minable… pour me censurer…»

Déterminés à se battre

Les personnes qui ont accepté de participer à cette étude ont déclaré que la censure et la suppression dont ils ont fait l’objet les ont incitées à se battre et à faire davantage entendre leur voix, au nom de la liberté d’expression et de leur souci de la santé publique.

« C’est une question intéressante de savoir ce que j’ai l’impression de payer. Parce que je pense qu’il y a des [coûts]. Le fait est que j’ai failli partir. Pourquoi suis-je resté ? Parce que je me suis rendu compte qu’il y avait un prix que je n’étais pas prêt à payer – qu’ils allaient me faire taire. (…).

Pour moi, la question la plus importante est : pourquoi est-ce que je (continue) à faire cela ? Parce que si je ne vis pas en accord avec mes valeurs et la liberté d’expression, alors je ne vivrai pas. C’est pourquoi je le fais. »

Certains d’entre eux ont même noté que les attaques contre leur réputation les rendaient encore plus déterminés et désireux d’exposer les informations censurées.

« En fait, cela me rend plus déterminé. Je suis un peu comme un pitbull. Donc, nous allons continuer à faire passer le message. »

Certaines personnes interrogées ont déclaré qu’elles avaient décidé de prendre des mesures officielles ou juridiques contre les organisations qui les avaient censurés :

« Je vais porter plainte pour rupture de contrat, puisque nous avions un contrat de publication et qu’ils l’ont signé et accepté… ils vont être poursuivis pour manquement contractuel, puisqu’ils ont effectivement interféré avec l’entreprise de publication d’informations scientifiques valides…. J’imagine que cela va être très préjudiciable et très médiatisé pour [l’éditeur]. 

J’ai fait une demande d’accès à information auprès de toutes les entités qui m’ont dépouillé de mes titres de compétences et de mes postes afin de commencer à découvrir qui sont ceux qui sont incités à faire tout cela… »

Les contre-réactions des personnes interrogées ont été exprimées de plusieurs manières : le désir de divulguer l’acte de censure et les informations censurées, qui, selon elles, sont fondées sur des preuves ; l’utilisation de canaux alternatifs afin de diffuser publiquement leurs positions et leurs points de vue sur la crise du Covid-19 ; la création de réseaux de soutien avec des collègues ; et le développement de systèmes alternatifs d’information médical et sanitaire. En d’autres termes, ils ont créé une sorte de monde parallèle à l’establishment traditionnel.

Exposer la censure

Certaines personnes interrogées ont souligné qu’elles voulaient exposer la censure elles-mêmes. Par exemple :

« J’ai pris contact avec quelques personnes puissantes, et elles m’ont adressé au Media Resource Centre à Washington, qui est une association à but non lucratif pour lutter contre la censure. Je leur ai raconté ce qui s’était passé. Et, ils ont déjà rédigé un article à ce sujet. Cet article est en train d’être publié sur différents sites. J’ai fait une interview sur One American News Network. Je l’ai en quelque sorte apporté l’information au monde entier. »

Utilisation de canaux alternatifs

Les personnes interrogées ont indiqué que lorsqu’elles ont compris qu’elles étaient censurées par les grands médias, elles ont décidé d’utiliser des voies alternatives, telles que les plateformes de médias sociaux, pour diffuser leur position, les informations contradictoires et exprimer leurs opinions en public :

« Heureusement, je me suis constitué un petit nombre de followers sur Twitter… 34 000 ou quelque chose comme ça…, alors vous pouvez faire passer le message. »

Certaines personnes interrogées ont déclaré que, pour se protéger, elles avaient été contraintes d’ouvrir des comptes Telegram “secrets” ou des comptes Twitter anonymes. Bien qu’elles expriment leur frustration, elles continuent à le faire afin de diffuser l’information. Par exemple, un participant a fait remarquer qu’il était absurde que les scientifiques doivent garder des comptes Telegram secrets afin que le gouvernement ne révoque pas leur licence ou ne porte pas atteinte à leur réputation :

« …mes références dans ce domaine [sont] vraiment inhabituelles… Un médecin qui travaille et qui doit s’arranger ainsi… C’est la raison pour laquelle je dois faire attention quand je suis sur Twitter… parce que si vous êtes assez intelligent pour comprendre qu’il n’y a qu’un petit groupe de médecins dans le monde qui va se rassembler. Je mets un tweet et je mets également le message sur mon canal secret Telegram… C’est ridicule ! Nous avons des comptes Telegram secrets, je veux dire, nous sommes des scientifiques qui gérons des comptes Telegram secrets, pour ne pas être pris par le gouvernement. Qu’est-ce qui se passe ?» 

Création de réseaux de soutien social

Certaines personnes interrogées ont révélé qu’elles avaient créé des réseaux de soutien composés de collègues scientifiques, de médecins, d’avocats et de politiciens ayant des vues et des opinions similaires. Ces réseaux ont été utilisés, non seulement pour échanger des informations, mais également pour recevoir le soutien et l’empathie d'”exclus” comme eux, pour se faire de nouveaux amis et créer une nouvelle communauté :

« …c’est vraiment agréable de se faire un réseau entier et croissant d’amis dans la vie qui connaissent aussi ces vérités. J’ai l’impression de créer une nouvelle communauté avec de nouveaux amis à qui je peux parler, qui comprennent le monde, qui comprennent la corruption et qui peuvent vraiment s’y retrouver dans tout ça. Par conséquent, je me suis réveillé avec une toute nouvelle collection de collègues et d’amis, mais beaucoup d’entre nous ne sont pas scientifiques…. Et puis il y a eu quelques collègues qui sont montés à bord… Et tout d’un coup, j’ai eu des poids lourds, des leaders académiques qui ont défendu mon travail. »

Développer des systèmes alternatifs d’information médicale et sanitaire

Au-delà de leurs activités de diffusion d’informations et de données, certains participants ont indiqué qu’ils travaillaient à la mise en place de nouvelles plateformes et organisations alternatives dédiées au développement et à la fourniture d’informations sur la santé et les traitements médicaux – y compris de nouvelles revues et organisations à but non lucratif, à la place de celles qui existent déjà et qui, selon eux, ont échoué et déçu. Ils expliquent que cela est un moyen de faire face à la censure et à la suppression qu’ils ont subies en raison de leurs positions opposées, ce qui leur donne un sentiment d’espoir et l’impression de construire “un nouveau monde” :

« J’ai une nouvelle chose dans la vie. N et moi, nous avons créé l’organisation X…, dont la seule mission est d’essayer de comprendre et d’aider les gens à traiter le Covid. Et je pense que nous avons rendu un vrai service au monde. On parle de plus en plus de lancer un journal… Tess Lawrie a lancé le Conseil mondial de la santé. On parle de plus en plus de créer un nouveau système de santé. Par exemple, les gens veulent aller dans des hôpitaux où les médecins peuvent être des médecins et ne tiennnet pas un autre rôle comme le voudraient toutes ces réglementations et agences corrompues, alors vous savez, il y a peut-être un nouveau monde qui va se créer… »

L’analyse des tactiques rapportées par les participants à l’étude et répertoriées par les auteurs

D’après les auteurs de l’étude, les tactiques de censure rapportées par les personnes interrogées sont cohérentes avec celles qu’ils ont identifiées et qui ont été analysées par de Jansen et Martin (2003, 20042015) sur la dynamique de la censure, notamment :

1. Dissimulation – Nos résultats montrent que cette tactique était très importante, ce qui n’est pas surprenant, puisque, comme Jansen et Martin l’ont noté, si les gens ne sont pas conscients de la censure, ils ne sont pas perturbés par celle-ci. Les tactiques de dissimulation comprenaient diverses méthodes. Par exemple, l’utilisation de sources tierces telles que d’autres médecins ou des “vérificateurs de faits” pour discréditer les scientifiques et les médecins dissidents. Comme ces sources sont présentées comme indépendantes, elles contribuent à masquer les véritables sources de la censure.

2. Dévalorisation – Cette tactique a été décrite par les personnes interrogées dans le cadre de notre étude et comprend divers aspects, tels que la publication d’affirmations fausses et désobligeantes à leur sujet, leur licenciement de leur travail dans des universités ou des institutions médicales, et la suppression de divers postes de direction – toutes ces actions étant considérées par nos personnes interrogées comme destinées à saper leur crédibilité et leur légitimité. La tactique de dévalorisation, également connue sous le nom de “campagne négative” ou “campagne de dénigrement”, est souvent utilisée par les entreprises, et son objectif est de nuire à la réputation d’un individu ou d’un groupe (Griffin 2012 ; Lau et Rovner 2009). Les campagnes de dénigrement permettent de dévier l’attention du public du contenu du message des personnes ciblées et de détourner la discussion des critiques ou des allégations soulevées pour concentrer l’attention sur les personnes qui soulèvent ces allégations.

3. Réinterprétation – Cette tactique consiste à présenter la censure comme un moyen de “protéger le public” contre les médecins et les scientifiques dissidents, en les dépeignant comme des “diffuseurs de fausses informations” mettant en danger la santé publique en temps de crise. Ce cadrage fait écho aux tentatives des décideurs politiques dans d’autres domaines pour justifier la censure en faisant valoir que des informations contradictoires pourraient semer la confusion dans l’esprit du public et provoquer la panique (Clarke 2002 ; Frewer et ses collègues) ; 2003 ; Sandman 2007 ; Gesser-Edelsburg et Shir-Raz 2016).

4. Canaux officiels – Comme l’ont décrit les participants, les mesures de censure prises à leur encontre ne constituaient qu’une partie d’un éventail plus large d’actions de réduction au silence et de répression, qui comprenaient également des procédures officielles, telles que des enquêtes ou le retrait de leur licence médicale, des poursuites judiciaires ou l’ordre d’une perquisition policière à leur domicile.

5. Intimidation – Les personnes interrogées ont interprété toutes les tactiques ci-dessus comme étant destinées à les intimider et à les dissuader de continuer à publier leurs points de vue et leurs critiques, ainsi qu’à les singulariser d’une manière qui invite implicitement au harcèlement par d’autres et sert d’exemple aux autres médecins et scientifiques. Certains de nos participants ont indiqué avoir été intimidés au point de devoir utiliser un nom d’emprunt pour continuer à opérer sur les médias sociaux et/ou éviter de mettre leur nom sur les articles dont ils sont les co-auteurs.

Les résultats rapportés par les auteurs concernant la façon dont les participants à l’étude ont réagi aux tactiques de censure sont également cohérents avec les contre-tactiques décrites par Jansen et Martin.

1. Exposition – Les personnes interrogées ont cherché à exposer à la fois les informations censurées et la censure elle-même, par exemple, en tirant la sonnette d’alarme sur les attaques dont elles font l’objet via leurs comptes de médias sociaux ou d’autres plateformes. Elles ont fait remarquer que même si leurs comptes ont été supprimés à plusieurs reprises, elles en ont ouvert des nouveaux ou se sont inscrites sur d’autres canaux ou plateformes. En outre, elles ont insisté pour continuer à essayer de publier des articles dans la littérature scientifique, quels que soient les rejets et les rétractations, et même si la publication impliquait de travailler sur des études sans obtenir le crédit de la publication.

2. Validation – Nos participants ont insisté à plusieurs reprises sur leur utilisation d’informations fondées sur des preuves et des données fiables, ainsi que sur leurs références, s’associant ainsi à la science. Ils se présentent comme des guerriers dont la mission est de lutter contre la désinformation et la censure de l’establishment médical et de la santé publique.

3. Interprétation – Nos participants considèrent les efforts des médias et de l’establishment comme de la censure et font référence à leurs propres efforts comme des tentatives de présenter des informations valables aux lecteurs intéressés.

4. Réorientation – Suite aux attaques personnelles et professionnelles qu’ils ont subies, certains de nos participants ont coordonné une réponse publique, cherchant à mobiliser leurs partisans, se tournant vers leurs collègues scientifiques et médecins, et créant des alliances et des réseaux de coopération.

5. Résistance – Malgré le choc initial, toutes les personnes interrogées ont déclaré avoir décidé de ne pas succomber, mais plutôt de résister et de se battre.

Concernant la réaction du grand public face à la censure d’informations, la présente publication explique que cela peut être très préjudiciable, particulièrement dans les situations de crise telles que les épidémies, qui sont caractérisées par de grandes incertitudes. De plus, cette censure peut conduire à ignorer des informations et des preuves scientifiques importantes. Les auteurs rappellent une publication de Wynne en 2001 qui prévoyait que les tentatives de la science institutionnelle d’exagérer son contrôle intellectuel et d’utiliser les connaissances pour justifier les engagements politiques, tout en ignorant ses limites, ne font qu’aliéner le public et accroître sa méfiance.

Si les entreprises de technologies de l’information telles que Google et Facebook jouent un rôle de premier plan dans les tentatives des gouvernements et des autorités de censurer les positions dissidentes sur la pathologie du Covid-19, les auteurs de l’article pensent que ces tentatives peuvent parfois se retourner contre ceux qui les ont initiées. En effet, il paraît difficilement imaginable que les opinions alternatives puissent disparaître, car comme l’a écrit Robert Cialdini en 2016, il existe trop d’options de communication alternatives que les dissidents peuvent utiliser pour faire connaître leurs positions. 





Source

RESIST CAEN
Author: RESIST CAEN

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