
Les trois décrets de la régression
Trois décrets sont en préparation. Le premier portera la participation forfaitaire de 2 à 4 euros minimum et de 3 à 5 euros maximum par acte. Le deuxième doublera le plafond annuel de ces participations, le faisant passer de 25 à 50 actes, soit un reste à charge pouvant atteindre 100 euros par an. Enfin, le troisième décret doublera les franchises médicales : 2 euros par boîte de médicament (au lieu d’1), 2 euros par acte paramédical (plafond journalier porté à 8 euros), et 8 euros par transport sanitaire. Ces mesures, qui entreront en vigueur le 1er janvier 2026, s’inscrivent dans la continuité du doublement déjà intervenu en 2024.
Budget 2026 : en catimini, François Bayrou et Emmanuel Macron s’apprêtent à publier trois décrets et doublent les franchises médicales
➡️ https://t.co/GkmvboJ7vr pic.twitter.com/rLMKuj3fE4
— L’Humanité (@humanite_fr) September 2, 2025
Une manœuvre politique cynique
Le calendrier choisi par le gouvernement ne doit rien au hasard : l’examen de ces textes est avancé au 4 septembre au conseil de la Cnam, soit quelques jours seulement avant un éventuel vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre. Une précipitation qui trahit une volonté d’imposer coûte que coûte ces mesures, indépendamment des conséquences sociales. Celles-ci seront lourdes : selon un récent sondage IFOP, 37 % des Français renoncent déjà à des soins pour des raisons financières. Ce chiffre ne fera que croître.
Objectif : – 20 % d’arrêts de travail
Même en cas de harcèlement, de management toxique, les salariés devront travailler. La Sécurité sociale lance une nouvelle campagne de contrôle. Près de 500 généralistes vont d’abord recevoir une lettre de l’assurance maladie leur demandant des explications sur le nombre d’arrêts-maladies prescrits. Si la CPAM le juge bon, ils devront s’engager à diminuer ces jours d’arrêt de travail de 20 % en moyenne. Sophie Bauer, présidente du syndicat des médecins libéraux y voit « une aberration qui plus est anti-déontologique, estime Cela voudrait dire qu’on est obligé de restreindre des journées d’arrêt de travail alors que je rappelle quand même que c’est un traitement ! »
« Clairement, il y a des entreprises qui ont trois fois plus d’arrêts de travail parmi leurs collaborateurs que d’autres, donc, à un moment, il faut se poser les bonnes questions qui sont celles aussi des conditions de travail en entreprise et du management. »
La colère légitime des acteurs de santé
Face à cette offensive, les syndicats montent au créneau. La CGT a qualifié ces décrets de « provocation » et appelle à une journée de mobilisation le 18 septembre. Dans un contexte politique déjà tendu, ces mesures pourraient cristalliser une colère sociale grandissante contre une politique qui sacrifie la santé publique à l’équilibre comptable.










