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Les Saoudiens vont-ils divorcer de l’Amérique ?

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C’est une bascule majeure.

L’alliance historique entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite semble proche du délitement.

Je vous ai parlé, il y a quelques semaines, du camouflet infligé par Mohammed Ben Salmane à Joe Biden.

En substance, Biden a demandé à MBS d’accroître sa production de pétrole (et d’inciter les pays de l’OPEP+ à faire de même).

L’objectif était simple : faire baisser les prix à la pompe pour gagner des points de popularité à l’approche des élections de mi-mandat.

Mais MBS a fait l’inverse.

Les Saoudiens se sont entendus avec le reste de l’OPEP+, Russie incluse, pour réduire la production de pétrole en prévision d’un effondrement de la demandetypiquement, si la récession s’installe. 

Ça se défend. 

La récession arrive, elle est déjà là dans certains pays… et elle ne va pas passer en trois jours comme un rhume. 

Mais les États-Unis ne l’entendent pas de cette oreille.

Pour eux, l’OPEP s’aligne sur la Russie, lui permettant de financer sa guerre en Ukraine grâce à une pression sur l’offre qui garde les prix élevés.

Vous savez comme moi que le chantage aux Droits de l’homme est la spécialité des États-Unis… mais ce revirement de l’Arabie Saoudite, qui dirige l’OPEP, n’a pas grand-chose à voir avec la guerre en Ukraine.

C’est le mouvement conclusif d’un lent délitement qui prend sa source il y a près de 40 ans. 

Quand on joue avec le feu…

À l’époque, les Américains multiplient les combines tordues (on parle de Realpolitik, quand on veut faire sérieux) pour dominer le Moyen-Orient et contrôler le marché du pétrole.

C’est l’époque des coups fumeux, des plans machiavéliques de Kissinger et des pétrodollars… 

Et ces coups fumeux atteignent leur paroxysme pendant la guerre entre Iran et Irak de 80 à 88. 

À cette époque, les Saoudiens ont convaincu Saddam Hussein d’envahir l’Iran, et les États-Unis aident à tour de rôle Iraniens et Irakiens pour obtenir la destruction mutuelle des deux camps.

On assiste même à des livraisons d’armes depuis Israël vers l’Iran… alors qu’à cette époque, l’Iran rêve déjà de raser Israël ! 

Mais un plan est un plan.

Quoi qu’il en soit, la guerre dure 8 ans, fait 1 million de morts et pousse Saddam dans ses retranchements. 

Il envahit le Koweït, les Saoudiens craignent d’être les suivants, c’est le début de la Guerre du Golfe. 

La coalition menée par les US écrase l’Irak… et c’est peut-être là que l’Amérique ouvre la boîte de Pandore. Car l’ingérence va trop loin. 

La population saoudienne, et notamment les musulmans radicaux, refusent que des soldats américains restent à proximité de la terre sainte. 

C’est à la fois un sacrilège et une humiliation… et cette présence américaine en Arabie Saoudite, couplée au soutien américain à Israël, est souvent présentée comme une des motivations à l’origine des attentats du 11 septembre 2001. 

La vraie cause du divorce

Aujourd’hui encore, on ne sait pas si les Saoudiens ont financé le 11 septembre. C’est trouble. 

Mais les attentats puis la « guerre contre le terrorisme » déclarée par Bush ne sont pas le vrai motif de divorce entre les USA et l’Arabie Saoudite… 

C’est plus bas et matériel que ça.

À partir de 2008, les Américains commencent à exploiter le pétrole de schiste grâce aux techniques de fracturation hydraulique. 

C’est un pétrole plus léger que le pétrole conventionnel, avec un rendement énergétique inférieur et qui contient moins de sous-produits exploitables…

En clair, un pétrole de fond de tiroir. 

Mais les Américains en produisent beaucoup, et deviennent un énorme exportateur de pétrole… 

C’est-à-dire un concurrent de l’Arabie Saoudite 

Ce qui explique en partie pourquoi les USA ont soutenu le Printemps Arabe, alors que les révolutions nationalistes sont la hantise des monarchies comme la dynastie saoudienne… 

Mais aussi pourquoi un tel rapprochement avec l’Iran a eu lieu en 2015 (fin de l’embargo si l’Iran arrête son programme nucléaire).

Tout cela, au fond, n’était qu’une opération de déstabilisation d’un concurrent économique. 

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Les « piliers » de la relation USA/Arabie Saoudite n’existent plus

Les débuts du couple américano-saoudien datent de 1945. 

À l’époque, les USA ont besoin de pétrole (ils ont utilisé leurs stocks pendant la guerre) et les Saoudiens ont besoin d’argent et de protection.

Aujourd’hui, le paradigme a changé. 

Les USA ont plusieurs fois franchi le Rubicon en amenant l’Arabie Saoudite au bord de la guerre. Ils exportent leur pétrole et leur GNL. 

Les Saoudiens, eux, ont déjà laissé entendre que le système des pétrodollars pourrait disparaître… peut-être même au profit d’un système de « pétroyuans », car la Chine est désormais la 1ère cliente du pétrole saoudien.

En clair, les piliers du couple USA/Arabie Saoudite, énergie vs sécurité, ont disparu.

Bien sûr, Trump a essayé de réparer la relation en intriguant pour que Mohammed Ben Salmane accède au pouvoir

Pour rappel, MBS n’était pas le prince héritier, c’était Ben Nayef… Mais ce dernier a mystérieusement été écarté du pouvoir en 2017.

Malheureusement, la « créature » de Trump a échappé à son créateur : MBS a emprisonné tous ses rivaux et fait assassiner une bonne partie de ses opposants, jusqu’au tristement célèbre épisode Khashoggi en 2018… à l’aide d’une unité d’agents saoudiens d’élite formés aux États-Unis.

Avec des amis pareils, vous n’avez pas besoin d’ennemis… 

Mais Trump essaie de défendre MBS autant que possible, jusqu’à ce que l’impératif économique reprenne le dessus : la guerre du pétrole reprend, jusqu’à ce que les prix du pétrole deviennent négatifs !

Trump parvient à calmer le jeu grâce à des relations correctes avec MBS et Poutine, les prix du pétrole remontent… puis arrive Biden. 

Le Président démocrate construit son discours en opposition à celui de Trump et tape très fort sur Ben Salmane. Ce dernier lui a bien rendu en lui désobéissant à la face du monde en octobre dernier.

Maintenant, vous avez toute l’histoire. 

Vous comprenez que c’est beaucoup plus vaste qu’une simple inimitié entre Biden et MBS.

C’est surtout révélateur d’un changement dans la hiérarchie des Nations. 

La Chine avance ses pions

L’OPEP+ a peut-être fait le jeu de la Russie en réduisant sa production… 

Mais ce n’est pas de la Russie qu’il s’agit.

C’est de la Chine. 

La Chine qui a pour alliés l’Iran, le Venezuela et la Russie… 

Et qui est en train de récupérer l’Arabie Saoudite.

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Sale temps pour les Occidentaux : ceux à qui l’on donne des leçons de démocratie depuis 70 ans viennent de comprendre que ce sont eux qui ont les matières premières… et je vous garantis qu’on n’a pas fini de danser. 

Qui est Marc Schneider ?

Marc Schneider est le fondateur d’Argo Éditions, une entreprise d’édition financière et de recherche en investissement. Sa newsletter gratuite réunit chaque semaine plus de 60 000 lecteurs. 

Ancien Risk Manager, Marc aide ses lecteurs à comprendre les rouages de l’investissement en bourse et en cryptomonnaies pour prendre en main leur avenir financier. 

Sa newsletter traite de sujets variés : nouvelles technologies, cryptomonnaies, psychologie de l’investissement ou encore géopolitique… avec un dénominateur commun : comprendre le monde qui nous entoure pour mieux gérer ses finances





Source

RESIST CAEN
Author: RESIST CAEN

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